LA LITURGIE TRADITIONNELLE EN DANGER : CHARTRES ET NOSTO FE RÉAGISSENT

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LA LITURGIE TRADITIONNELLE EN DANGER : CHARTRES ET NOSTO FE RÉAGISSENT

Organisé par l’association Notre-Dame de Chrétienté, le pèlerinage de Chartres attire chaque année près de 15 000 jeunes catholiques, venus de toute la France — NDRL :et bien au-delà—, pour marcher trois jours entre Paris et Chartres, prier, chanter et assister à la messe selon le missel de 1962.

Cette manifestation est l’un des plus grands rassemblements chrétiens de France et pourtant, la célébration de la messe traditionnelle à la cathédrale de Chartres est menacée. Déjà en 2023, l’interdiction de la messe dans la nef avait soulevé l’indignation. Aujourd’hui, des pressions récurrentes cherchent à reléguer cette liturgie à des lieux périphériques, voire à la faire disparaître de ce haut lieu spirituel.

Ce qui est en cause, ce n’est pas un simple débat liturgique : c’est une tentative de mise au pas, de refoulement d’une jeunesse chrétienne qui ose affirmer sa foi dans sa forme la plus exigeante, la plus belle et la plus enracinée.

Lancé en octobre 2024, le pèlerinage Nosto Fe (issu du provençal « Notre foi ») a réuni près de 2 000 pèlerins dans les collines et les sanctuaires du Sud de la France, avec pour ambition de réconcilier foi, culture provençale et liturgie traditionnelle.

Porté par une jeunesse motivée, ce projet a connu un succès immédiat, révélant la soif d’enracinement spirituel dans les campagnes françaises. Mais rapidement, des blocages ont surgi : interdictions, refus d’accès à des lieux liturgiques, réticences de certains évêques. Là encore, la cible est claire : la messe tridentine gêne, même lorsqu’elle fédère et évangélise.

L’enquête de Tribune Chrétienne évoque une tactique concertée, alimentée par certains membres du dicastère romain pour le Culte Divin et soutenue par des évêques zélés, pour assécher les foyers vivants de la tradition liturgique.
Le motu proprio Traditionis Custodes (2021), déjà très restrictif, est appliqué avec une sévérité variable selon les diocèses, mais tend vers une logique d’unification autoritaire.

Des communautés florissantes sont ainsi privées de lieux de culte, marginalisées dans les médias diocésains, ou sommées d’abandonner leur identité. Cette démarche, qui prétend préserver l’unité, sacrifie en réalité la diversité et engendre souffrance, incompréhension et divisions profondes.

Face à cette hostilité, les fidèles ne répondent pas par la révolte, mais par la prière, la persévérance, et l’unité dans la charité. Chartres et Nosto Fe en sont les symboles : deux pèlerinages, deux voies de résistance enracinées dans l’amour de l’Église, mais fermement décidées à ne pas trahir leur héritage.

Ces mouvements montrent que la tradition n’est pas un repli, mais une force missionnaire. Ce ne sont pas des bastions figés dans le passé, mais des élans vers l’avenir, portés par des jeunes, des familles, des convertis.

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